Tout ce que tu vas vivre

Ce vingtième roman, « dédié à ma mère partie plus loin que la Patagonie en mars 2018, à mon retour du cap Horn », vous emmène à Montparnasse, à l’île bretonne de Groix, au Chili et en Argentine.

En une phrase : « Dom Le Goff, 13 ans, découvre à la mort brutale de son père Yrieix, qui l’élevait seul, que ce dernier avait une maîtresse à Paris et une fille en Amérique du sud ». L’action se déroule sur un mois, de nos jours, avec deux narrateurs en alternance. D’une part DOM, très attaché à Groix, berceau de sa famille. D’autre part L’AMOUREUSE, dont lui et le lecteur ignorent l’identité, qui a promis de veiller sur l’ado. Dom cherche qui est la femme dans les bras de laquelle son père est mort à Paris. Pourquoi sa mère Claire, chirurgienne partie après un burn-out faire de l’humanitaire « au bout du bout du monde », ne revient pas. Dans une lettre de condoléances, un inconnu prétend avoir connu ses parents en Argentine à la naissance de leur fille. Mais Dom est fils unique. Pourtant, il hérite d’une assurance vie qu’il doit partager avec Oriana, 18 ans, qui vit en Patagonie. Sa sœur ? Est-ce que leur mère vit avec elle ?

Tout vole en éclats. Dom, déboussolé, se met en danger. Sa tante lui remet une lettre testament que son père a écrite pour lui. Aies du goût pour la vie, ne manque pas de savoir-vivre, sinon elle se fâchera. Rappelle-toi combien je t’aimais, puis oublie-moi, le passé est une ancre dure à décrocher. L’existence est la plus belle navigation, garde le cap, trace ta route, gouverne à barre franche, sans attendre, ne remets rien à demain, fonce ! Ne tue pas le temps, il ne meurt jamais, le bougre, remplis-le, au contraire. Tout ce que tu vas vivre sera magnifique. Après un passage à Groix pour se ressourcer, Dom part doubler le cap Horn et rencontrer Oriana. L’Amoureuse le suit. Ce qu’ils découvriront, changera leur existence.

C’est un livre tendre, drôle, qui fait du bien. Il parle d’un secret, d’une famille de sang éclatée, des familles qu’on choisit et qui nous réchauffent, de goélands bretons et de manchots patagons, d’amour, d’espoir. Avec en point d’orgue, la chanson Gracias a la vida, interprétée par Mercedes Sosa et Joan Baez.

Lorraine Fouchet (Promotion 1974)